Notre corps, cette armure qui nous protège… et nous emprisonne.
par Mireille Desrochers, psychologue
Un processus thérapeutique n’est pas complet sans l’intégration corporelle des apprentissages réalisés par notre conscience ou notre cerveau. En fait, la majorité des traumatismes, des blocages, des souffrances et des peurs est emprisonnée dans notre organisme. Le processus de psychothérapie corporelle consiste à faire circuler les blocages corporels (tensions, douleurs, engourdissements, nœuds) pour libérer les émotions et les sensations qui étaient jadis trop menaçantes pour l’organisme afin de laisser de la place à ressentir de nouvelles sensations et émotions vivantes et libres. C’est là que les thérapies basées uniquement sur les échanges verbaux s’avèrent limitées. En fait, notre cerveau, grâce à cette intelligence qui nous distingue des animaux, cherche à expliquer les réactions du corps par une série de croyances, d’idées et de complexes qui viennent alimenter les blocages corporels. Une thérapie centrée exclusivement sur ces pensées se heurte aux blocages corporels qui limitent l’intégration à long terme des bienfaits thérapeutiques. Les réflexes de protection du corps (ex. bloquer la respiration, contraction musculaire, dissociation) demeurent entiers et nous ramènent constamment à revivre les mêmes souffrances et à reproduire encore et encore les mêmes comportements que nous voulons changer.